Chère Elisa.

In Humeurs
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Merci pour votre enthousiasme, suite à mon post de la semaine dernière, concernant les mails de lectrices que je reçois.

Depuis j’en ai reçu beaucoup et je suis heureuse de voir que nous allons pouvoir échanger et peut être aider celles qui en ont besoin.

J’ai eu envie de battre le fer chaud tant qu’il était chaud et voici un premier courrier.

Par souci de confidentialité j’ai changé les noms et rien d’autre. 

J’espère que vous aurez envie, vous aussi, de commenter, de partager votre vécu ou votre ressenti et de soutenir cette jeune femme.

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« Chère Elisa,

 

Un email d’une lectrice parmi d’autres.

Une maman, 39 ans pour encore quelques mois.

2 enfants, Justine 11 ans et Alexandre, presque 9. Mes amours, ma priorité absolue.

Un homme qui partage ma vie depuis que nous avons 17 ans. Une histoire longue, pas simple parce que beaucoup usée. Mais nous formons une famille unie.

J’ai découvert ton blog il y a un peu plus d’un an. Une période où je travaillais un peu seule à la maison en tant que rédactrice free-lance, mais où j’étais surtout en dépression, complètement sortie de mon corps et de ma vie.

Même si je ne suis pas une lectrice de la première heure, au fil de tes publications, j’ai cru comprendre les périodes difficiles que tu as traversées. J’ai assisté aux combats professionnels que tu as menés.

Et j’ai admiré, beaucoup, ton courage, ton audace, ton optimisme, ta créativité.

J’apprécie la pudeur avec laquelle tu partages ton quotidien. C’est toujours joli et délicat, sans manquer de profondeur. On comprend que ta vie n’est pas un roman photos, mais on partage avec ravissement ce que tu publies avec tant de tendresse et de générosité.

Je vais m’épancher un peu et j’espère que tu me pardonneras. Je te tutoie, d’ailleurs, une familiarité dont j’use rarement, mais certainement due au fait de partager des bouts de ton quotidien depuis un moment, maintenant.

Nous avons quitté Paris il y a maintenant 9 ans. Nous vivons aujourd’hui dans un village à quelques kilomètres de ….., dans ce Sud de la France « où le temps dure longtemps ».

La naissance de mes enfants m’a indéniablement révélée en tant que femme. Je suis devenue mère sans n’avoir jamais eu aucun plan ou principe sur la question. Beaucoup de choses se sont faites naturellement, à l’instinct. Guidée par cet étrange lien animal qui a tout bouleversé quand ma fille est née.

Je devenais mère, mais aussi, je découvrais la femme que j’étais, que je portais en moi. Une femme animée d’un courage qu’elle ne soupçonnait pas et de désirs nouveaux.

J’ai passé ces 11 dernières années à « me battre » pour concilier ma vie de mère et ma vie de femme en tant qu’épouse, professionnelle … Je débordais d’énergie et d’optimisme.

Et puis un jour, il y a 5 ans, après quelques coups durs successifs comme il en arrive toujours dans une vie, je me suis écroulée. Epuisée, je me suis recroquevillée.

Au moment où je t’écris, j’évolue dans un milieu professionnel qui ne me ressemble pas. J’ai très souvent occupé des emplois par nécessité alimentaire parce que les choix se sont énormément réduits à cause d’un marché du travail dévasté là où nous vivons et à cause de ma condition de mère de famille, il faut bien voir cette vilaine réalité en face.

J’ai la sensation de passer mon temps à faire le dos rond et à accepter au lieu de m’ouvrir et réinventer ce qui ne fonctionne pas dans mon quotidien.

Lire ton blog, c’est allumer une petite flamme dans le tunnel dont je ne vois pas encore le bout.

Pour ça, merci. Je souhaiterais que tu mesures le bien que tu peux faire, à des kilomètres et juste en étant la jolie personne que tu es.

Je t’embrasse sur tes joues roses,

Bien à toi,

 

Mélanie »

Chère Mélanie, merci pour ton mail, tes mots qui me touchent profondément.

 C’est terrible cet enfer professionnel que traversent tant de mères. Terrible parce que, notre époque, nous inflige d’être épanouie dans notre travail alors que les conditions professionnelles des mères ne font que se dégrader. On se sent coupables de ne pas y arriver avec cette sensation d’échec, quand tout le monde nous raconte à quel point il est facile de tout concilier. Le plus dur dans l’histoire c’est cette schizophrénie moderne qui s’installe, être compétitive, performante, dynamique au travail avec en parallèle cette course de mère. Travailler plus, gagner moins, prendre une RTT pour faire son ménage, profiter de la pause dej pour appeler le pédiatre.

Et si on loupe une réunion d’école ou si on a le cheveu un peu gras en partant travailler, et bien on se sent complètement minable.

Si on annule le resto avec les copines, parce qu’on a juste envie de rentrer dormir, ou plus un sou, on a plus de vie sociale… Et puis on s’use un peu, la fatigue, le quotidien, la lassitude, la vie paraît moins jolie, on se dit qu’on courbe l’échine et qu’on avance.

Tout ça je l’ai connu, les copines que l’on perd parce qu’on est pas assez disponible et pas vraiment envie d’en parler, le chéri qui semble moins faire attention à vous alors qu’il est lui même lessivé, les enfants moins faciles parce qu’ils nous renvoient juste l’image de nous même. Après la naissance de Mia et un gros passage à vide professionnel, ou j’ai enchaînné différents jobs, je me suis sentie très seule et vraiment fatiguée, et en même temps je vivais certains des plus beaux moments de ma vie grâce aux enfants…Toute une ambivalence.

Je n’ai pas de recette miracle mais un jour je suis rentrée, j’ai pleuré un bon coup et j’ai dit stop! J’ai fait un gros tri dans tout, c’est sûrement symbolique mais cela a commencé par un gros nettoyage par le vide, chez moi, je n’ai pas fait plus de choses, j’ai surtout décidé d’en faire moins.

Je vois moins de monde, je cuisine moins, j’ai moins de chose, je travaille moins et finalement je fais tout mieux.

J’ai levé le pied sur pas mal de règles, et je ne stresse plus en partant et en laissant la maison retournée. Et puis surtout j’ai changé de travail (bon ça c’est le plus dur, j’ai eu la chance d’avoir une bonne fée). Mais finalement à bien y regarder ce qui m’a sorti du tunnel, c’est mon chéri et les enfants, parce que eux ils s’en fichent complètement de ma « performance », ils se moquent que la maison soient nickel, que j’ai cuisiné 6 plats et et que je sois une wonder woman au boulot, ils préfèrent nettement la vie avec moi décontractée et super disponible. Alors on s’est réinventé des moments qui brisent le quotidien. On fait des pique nique sur la table basse du salon. On improvise une soirée crêpes et on danse dans le salon. On lâche prise et ça fait un bien fou.

Je voudrais aussi te dire que je crois que ces tunnels on en croise plusieurs dans une vie, et que l’on en sort toujours plus forts, plus soudés en famille et toujours plus conscients de la beauté de cette lumière au bout.

Je t’embrasse mille fois dans ton Sud ou le temps dure longtemps, et je te dis que vraiment on peut se féliciter et s’envoyer des fleurs!

Merci encore pour ton mail

A très vite!

Elisa

ps: j’ai mis cette série de photos des filles que j’aime tant et qui représente, à mes yeux, le bonheur.

Lou porte une robe Maralex, Mia un gilet Kiabi et un jupon brodé Tia Aïna

37 Comments

  1. Rolala, c’est si beau, je sens que je vais adorer cette nouvelle rubrique moi ! Cette première lettre et ta réponse sont très touchantes. Je suis bien d’accord, il faut savoir lever le pied, ne pas placer la barre trop haut, c’est ce que j’apprends aussi à faire, profiter de ces instants qui ne durent pas, de leur enfance, on a qu’une vie après tout, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Bravo pour cette nouvelle rubrique et pour ces photos aussi, tes filles sont si jolies, si complice, du bonheur en boîte !

  2. Il est important de se réaliser dans sa vie mais je suis certaine que ce n’est pas l’emploi qui y contribue. Dans notre société, bien souvent les gens sont et existent grâce à leur métier et lorsque le chomage les touchent ils ne sont plus rien à leurs yeux.
    On a tous une mission sur terre et je suis certaine que Mélanie va trouver la sienne. Un emploi alimentaire ce n’est pas grave, il contribue à faire vivre la famille.
    Je lui souhaite le bonheur recherché.

  3. Magnifique échange… Il est en effet difficile de tout concilier. Tous les jours je me dis que demain je prendrai le temps de profiter de l’instant présent, de mes filles qui grandisse, de leurs rires d’enfants mais trop souvent les obligations quotidienne me rattrape.
    Merci pour ce blog Elisa, merci pour ces petits mots qui me permette de m’endormir chaque soir avec de jolie pensée, merci pour ta bienveillance

  4. Magnifique nouvelle rubrique…. J’aimerai comme vous arriver à lâcher prise, ne plus me mettre la pression et pouvoir profiter des moments avec ma jolie famille… je vous avoue que j’attend chaque soir avec impatience votre article, une bouffée de bonheur et d’optimisme qui nous manque temps… Merci

  5. Pas facile de trouver un equilibre, un bonheur, tout juste et tout simple. Ca prend du temps et il faut surtout savoir se pardonner soi-meme, etre moins exigente, « lacher prise ». OH LA LA je ne suis pas parfaite!!! vraiment pas; c’est aussi comme ca que l’on construit nos enfants. La perfection est ennuyeuse.
    Faire plaisir a tout le monde est impossible.

    C’est dur parce que sur le chemin il y a beaucoup de sacrifices souvent injuste, surtout pour les femmes.

    Melanie, quoi qu’il arrive, ton chemin est extraordinaire. Tu peux etre fiere de toi.

    Elisa, merci pour cette fraicheur et cette dose de sincérité, qui te vas comme un gant.

    Des bisettes,

    Marie-Laure

  6. Cette lettre est magnifique, émouvante, touchante. Quelle femme ne se reconnaît pas dans ces mots? On veut être parfaite, tout mener de front. Et pourtant c’est impossible. Le manque de reconnaissance au travail, les sacrifices je les ai connu aussi. Je travaille dans un monde d’ homme. J’aime mon travail, tous les jours je suis contente d’y aller, je suis motivée pour être performante, dynamique et aussi ravie de retrouver mon équipe, mes collègues. Aujourd’hui ça va. Mais je n’ai pas oublié ce qui s’est passé pendant mon absence pour congé maternité. 5 mois, pendant lesquels des gens que je pensais de confiance ont tiré la couverture vers eux et m’ont tiré dessus parce que je n’étais pas là et parce que je n’avais pas tout fait. C’est impossible de tout faire, car le monde ne s’arrête pas de tourner. Pourtant je me suis donnée à fond, j’ai fait des heures supplémentaires, je n’ai pas pris mon heure quotidienne à laquelle j’avais droit, j’étais au bout du roulot et j’ai tenu jusqu’au bout alors que ma sage femme voulait m’arrêter. Quand j’y repense c’était n’importe quoi. Bref, tout ça pour dire qu’on doit se serrer les coudes, et surtout ne jamais sacrifier sa famille, car c’est la chose la plus importante que nous avons au monde. Merci Elisa de partager ave nous les courriels que tu reçois. Ca nous apporte beaucoup. Belle journée à toutes!

  7. L’ambivalence… Après des années de galère au chômage je trouve enfin un cdi : ça fait 6 mois que je travaille, 6 mois que je déteste me lever chaque matin. Et en parallèle presque 14 mois que j’aime me lever pour ma fille !!! Devoir travailler pour pouvoir réaliser nos rêves, mais travailler et ne presque pas voir ma fille… Ne pas vouloir être mère au foyer mais vouloir la voir tellement plus souvent. Être épanouie comme maman mais pas du tout sur un plan professionnel… Et être rassurée de ne pas être la seule ! Merci à vous deux ! Serons nous les coudes !!! Le soleil n’est jamais loin, il est au moins dans le sourire de nos enfants !!!

  8. Désir, plaisir, partages et petites fêtes de tout sans oublier les surprises, enfin je crois .
    Ta lettre est belle et vraie .

  9. Elisa, Mélanie,

    Que vos mots sont touchants, que vos mots sont vrais …
    Entre bonheur et réussite, la société impose le performance, pourquoi fonçons-nous tête baissée là dedans? S’épanouir est une nécessité, ça devient un devoir de l’être sur tous les fronts, alors on avance, on court, on chasse les questions, on s’efforce de ne pas flancher : c’est comme ça il faut se battre pour y arriver, après tous les autres y arrivent ils réussissent tout, moi aussi je peux même si je m’oublie…
    Mais le grain de sable ne m’oublie pas, le jour où il vient gripper l’engrenage je tombe à terre …
    Se relever vite et repartir, non, respirer …
    Qui d’autre m’impose cette performance que moi-même ? Prendre le temps, je me suis engagée dans un chemin professionnel plein d’intérêt mais prenant, mes enfants mes amours mon bonheur sont ma priorité alors quand je suis avec eux je m’efforce de ralentir, comme toi Elisa j’en fais moins, le bazar tant pis, les pique-nique aussi du week-end ils adorent ça …
    Si je pouvais professionnellement je reviendrai en arrière : un peu moins … Pour profiter plus d’eux mais cet orgueil mal placé m’en empêche et me pousserait même à en vouloir plus, cette foutue ambivalence, un jour peut être je croiserai ma bonne fée qui me permettra de trouver l’harmonie, en attendant j’essaye de faire preuve de sagesse, en m’écoutant moi et pas l’image à renvoyer et en les écoutant eux mes touts petits pour qui le temps ne compte pas encore, piano, piano…
    Je vous embrasse, bon courage

  10. Il y a 15 ans quand mes jumeaux sont nés (j’avais déjà un petit gars de 4 ans d’une première union), je suis passée de Wonder Woman à… femme au foyer ! Pour mon premier enfant j’avais joué à la plus forte car pas le choix et pour prouver quoi…? Mon couple s’est écroulé.. (et le reste !)
    Pour les jumeaux j’ai fait des listes du positif et du négatif si j’arrêtais de travailler, avec mon mari on a parlé longuement de nos priorités et le choix s’est imposé totalement naturellement comme une évidence… j’ai arr^té de travailler à la suite du congé parental (long avec des jumeaux !), revendu mes parts dans la société… Alors tout n’a pas été facile avec quelques bas dans le moral, mais ça a duré… pff même pas un an, le temps d’intégrer le concept de « femme au foyer » !
    Depuis j’ai la vie que je rêvais…
    Belle rubrique que tu as lancée… c’est très émouvant…

  11. « Mélanie », Elisa et les autres,
    Je suis vous toutes, vous êtes moi, et c’est ce qui fait du bien. Moi aussi je me « recroqueville » en ce moment, je fais le dos rond et j’ai même quelques épines qui me poussent sur le dos. C’est ce qui est difficile à vivre, être un hérisson pour ses enfants… Alors non, revendiquons la douceur. Elisa, merci encore pour ça.
    L’arme absolue lorsque l’on est un peu perdu dans notre quotidien trop rythmé, c’est de stopper pour profiter de tous petits riens: s’assoir dans le salon pour jouer aux légos, ceuillir trois fleurs dans le jardin, prendre une photo d’un sourire…
    La clé, c’est la simplicité. Elisa, je vais suivre ton conseil de ce pas et me délester de ce qui encombre…
    Je vous embrasse toutes

  12. Merci pour cette très belle idée !
    Chère Mélanie, j’ai connu moi aussi ce gros passage à vide dont tu parles juste après la naissance de mon fils. L’impression de n’être qu’une loque, et le constat : stress au travail (nouvelle école), pas de vie sociale, chercher sa place en temps que mère.
    Voici ce qui m’a aidé (nous sommes différentes mais peut être pourras tu glaner quelques pistes) : remettre les choses à plat avec mon conjoint. Partage des tâches, rôle de chacun mais aussi projets de vie, aspirations, ce qui compte vraiment pour nous. C’est fondamental.
    J’ai également rencontré des personnes qui m’ont fait avancer : une psychologue formidable qui m’a donné des clefs et une conseillère d’orientation. Je pense que ça peut être une bonne chose de parler de ta situation à un tiers.
    Enfin, donne toi du temps pour des petits bonheurs qui ne coûtent rien : une bonne douche suivie d’un thé, une lecture que tu apprécies… C’est presque rien mais c’est vital. De gros bisous !

  13. Merci pour ce message.

    Il est important de garder en tête que notre famille est notre priorité.
    Quel dommage que la famille soit autant mis à mal par une culture de la performance. Nous ne pouvons pas tout faire de manière parfaite, mais être présent et à l’écoute de nos petits qui ont besoin de nous pour les guider, de notre couple pour ne jamais oublier notre projet familial et de nous même pour ne pas se perdre.

    Et pour cela, il faut prendre le temps … de ne rien faire, d’observer, de discuter, de comprendre et de rêver…. ce fameux temps (qui nous manque tant) est bien notre plus gros challenge en tant que Maman !

    Merci Elisa pour la douceur de tes postes, ton « parlé vrai », je ne sais absolument comment tu fais pour trouver le temps d’animer ce blog ( chapeau) en tout cas, j’ai plaisir à le lire surtout lorsque tu mets en valeur ta famille et l’importance de cette relation avec les enfants (dont on tire toute une force inimaginable).

    Une merci d’une maman fatiguée par des nuits trop courtes et une serie de petites maladies… qui malheureusement deviennent vite difficiles à gérer avec le rythme du boulot et l’incompréhension des entreprise à nous accorder les quelques tout petits moments qui nous permettraient de reprendre le dessus.

  14. Superbe rubrique! Merci Elisa et merci aussi Mélanie 😉 J’ai moi aussi cru être une wonderwoman pendant des années… Et puis un jour, je me suis écroulée. Oh il m’a fallu du temps pour l’admettre car j’étais de celle qui pensait pouvoir m’en sortir seule. Et puis il y a eu des amies, celles qui sont là dans les pires moments comme dans les meilleurs. Grâce à elle j’ai accepté le fait que je n’allais pas bien, je me suis rendue compte que de ce fait, mes enfants n’allaient pas bien et aussi que je ne m’en sortirais pas seule. Le chemin a été long mais j’ai sorti la tête du tunnel grâce à mes amis, ma famille et mes enfants. Pour ma part, j’ai eu la chance d’être entourée de personnes formidables!!!! Mes enfants sont grands maintenant (ma fille vient de s’installer avec son amoureux, une étape!!!) mais je suis heureuse d’avoir levé le pied à un moment de notre vie et d’avoir su savourer tous ces moments magiques passés avec eux (même si parfois, il faut bien l’admettre, ils nous tapent un peu sur le système ;)). J’aime mon travail (je suis enseignante dans l’enseignement spécialisé) et il m’apporte énormément de joie et d’amour (je vous rassure pas de la part de mes collègues…) mais je sais aussi que si j’avais eu les moyens de rester à la maison (je suis maman solo), je l’aurais fait car passer du temps avec nos enfants n’a pas de prix. Bon courage à toutes

  15. j’aurai pu écrire chaque mot de ce beau courrier de « Mélanie », alors lire les tiens en réponses à ses doutes me fait tellement de bien …. c’est toi notre bonne fée Elisa <3
    bisous

  16. Chère Elisa,

    Quelle bonne idée, ce soir je vais faire une soirée crêpe sur la table basse du salon. Vous avez raison, des tunnels on en traverse plusieurs dans une vie, des longs, des parfois très douloureux, des dont on ne voit pas le bout, et pourtant, à chaque fois, une fois sortie, on se dit qu’on était plus forte que ce qu’on croyait, plus courageuse aussi et on se dit qu’on a de l’énergie et qu’on va pouvoir affronter plein de choses autres encore. Peut être juste des fois on aurait aimé l’entendre que les tunnels c’est normal, que la vie est très loin d’être linéaire et que c’est ça qui la rend riche aussi, ces sentiers broussailleux hors des chemins battus et tout tracés. Ca fait peur, ça peut faire mal, mais peut être aussi parce qu’on reste parfois accroché trop fort à un modèle de vie, à ce que ça devrait être. C’est dur de s’assumer, de s’accepter et pourtant il le faut bien vu qu’on arrête pas de le dire à nos enfants, de leurs dire qu’ils peuvent être fiers de ce qu’ils sont, et que si les copains les trouve « bizarre » et bah tant mieux.
    Ce que nous apporte des blogs comme le tien, c’est de la douceur, de la compréhension et un sentiment de partager des choses et valeurs communes; dans ce que tu racontes on sait que toi aussi tu cours par moment pour tout faire dans ta journée, que gérer toutes nos vies c’est un sacré sport,alors si on n’arrive pas à aller justement en faire 3 fois par semaine, après tout, ce n’est pas si grave, qu’il y a tellement de choses qu’on a pu partager avec nos chatons, notre homme, notre chez nous et parfois même juste avec nous, nous toute seule.
    Depuis septembre, mon homme et moi (en couple depuis à peine moins que la moitié de mon age, avec des hauts, des bas, des tunnels, et des très hauts), on a décidé qu’une fois par mois on se retrouverai dans Paris pour une soirée tous les 2, sans petits, pour un ciné, un resto, une expo, n’importe quoi, mais juste à 2, et voir parfois même on s’octroie un week end. L’autre petit plaisir immense qui m’a ressuscitée (en plus de dormir le matin, vive les enfants qui grandissent), c’est d’une fois par an, avoir entre 1 à 5 jours juste pour moi, avec l’amoureux qui emmène les enfants loin, et moi qui reste chez nous, toute seule, que le temps de quelques jours, mes enfants et mon homme me manque! Je suis toujours avec mes petits, je gère beaucoup de choses, et j’aime d’un coup découvrir ce sentiment de manque, de ne plus les voir pour pouvoir les retrouver. Voilà mon astuce qui m’a fait un bien fou. C’est pas grand chose, mais dans nos vies multiples et chargées, parfois ça peut aider.

    Merci en tout cas pour la douceur de votre blog, la délicatesse de vos choix et de vos images.

    Caroline

  17. La vie en général n’est pas facile mais encore plus quand on est maman et qu’on travaille et comme je la comprends Mélanie. Surtout quand les proches nous rappellent qu’on a tout pour être heureux : une famille, une maison, un travail alors se plaindre c’est vraiment exagéré. Etre maman et travailler demande qu’on soit au top tout le temps sinon la société nous le rappelle à chaque instant. Il ne faut rien oublier pour l’école ou la crèche sinon, rien oublier pour le boulot sinon on est mauvaise, rien oublier pour la maison sinon on est mauvaise ménagère… Et bien à bas la performance, la perfection n’existe pas. Chaque matin, j’ai décidé de m’habiller de mon plus joli sourire pour mes filles d’abord parce que ce sera la première chose qu’elles verront au réveil, pour mon chéri parce que s’il me voit épanouie et bien il le sera aussi, pour mon boulot parce que même si je ne suis pas au top et ils voient que je suis là et que je suis contente d’y être bref sourire à la vie et c’est la vie qui vous sourit. Telle est ma devise et je ne veux plus de perfection …. Merci Elisa pour ce beau quotidien et courage Mélanie, le bout du tunnel n’est pas loin …

  18. Bonjour « Mélanie ».
    Beaucoup de réponses intéressantes déjà pour t’aider (nous aider) à concillier travail, vie de famille et aspiration-réalisation personnelle.
    Quand on se débat, le corps et l’être appellent au secours, que ce soit par un burn-out ou un mal être, dans notre société il est normal de passer par ces phases de démotivation et questionnement.
    Il est important d’apprendre à lèver le pied au travail, tant pis, personne n’est irremplaçable et si on ne peut pas ajouter du personnel, alors on n’accepte plus de nouvelles tâches, NON merci. Ce qui n’empêche pas d’avoir une conscience professionnelle. Arrêtons d’en faire trop, tout le temps, partout. Quels sont tes priorités? Que veux-tu? Prends ton temps, et si la réponse ne vient pas, choisis ta siutation plutôt que de la subir. Est-ce si grave d’avoir un job alimentaire? Entre nous, je reste dans ma boîte où j’ai mis 8 ans à signer un CDI, pour le salaire, la peur de changer et la perspective d’un dernier congé maternité. Je n’en suis pas fière mais j’assume (plus ou moins) ce choix. Au final, je ne me débats plus avec ma conscience qui me crie de changer pour enfin m’épanouir dans un domaine qui m’attire. Payer moins, travailler plus, s’impliquer et faire du bien, je m’en occuperai plus tard. Aujourd’hui, tout de suite, j’apprends à être bien. La religion m’apaise, le yoga m’apprends à me concentrer, la danse me défoule et me tourne la tête. Surtout, je suis raccord avec mon mari, on s’entraide et il me coache.
    Si tu as besoin de changer, frappe à une autre porte, une entreprise dont tu partages les valeurs, un domaine où tu seras sereine. Ne laisse plus personne, aucune situation te briser… Tu sembles forte, apprends à être bienveillante avec toi, tu mérite beaucoup mieux.

  19. Merci à toutes les deux, je me retrouve hélas bien dans cette lettre. Ta réponse est très belle Elisa, c’est si difficile parfois de ne pas se conformer à ce que la société attend de nous. Je dis bien la société parce qu’effectivement les enfants se contrefichent que leurs doudous ne soient pas tous bien alignés et que l’homme n’a cure des moutons qui paissent sous les meubles. Quant aux managers /euses grossiers/ères qui t’assènent des coups verbaux dans le style : « mais quelle idée de faire des enfants » parce que tu as eu le culot de poser UNE journée enfant malade en 4 ans!!!
    Sur ce je vous embrasse bien fort ainsi que toutes les plumes croisées et j’envoie plein de bonnes vibrations à cette maman de 39 ans qui je suis sûre va trouver comment réenchanter son quotidien

  20. Perso, j’ai pris l’ascenseur social à l’envers. Paris -> Marseille. Youhou vertigineuse la chute !
    Mais finalement, la plus belle décision a été de dire stop.

  21. Oh je sens que cette nouvelle rubrique va me plaire énormément! Cet email est très touchant!

    Comme je comprends cette personne. « Ambivalence » c’est le mot que tu emploies Elisa et que je trouve tellement juste!
    L’arrivée de notre petit Paul ici n’est pas facile. Une mère doit être capable de tant de choses pour satisfaire tout le monde et répondre aux attentes de la société. Or je n’y arrive pas! Peut être que je me mets la pression toute seule. Avec mon mari règne parfois quelques petites incompréhensions et maladresses qui me blessent.

    Lors de la parution de mon article sur les 5 mois de Paul sur mon blog (http://un-instant-de-bonheur.blogspot.fr/2016/01/5-mois-pour-mon-tresor.html) j’ai juste évoqué ce sentiment de culpabilité et de frustration à la fois dans le fait de se sentir enfermé à la maison. Et Dieu sait le nombre de remarques négatives que j’ai reçu en retour!! « Je ne comprends pas que tu puisses dire cela tu as la chance de pouvoir t’occuper de Paul à plein temps sans avoir besoin de travailler, tu n’as pas à te plaindre » etc…

    Je vous embrasse toutes les deux ainsi que toutes les mamans présentent sur ce blog qui se reconnaissent ou non dans ce post. On est les meilleures! (Du moins il faudrait arriver à s’en persuader!)

  22. Tes mots sont d’une justesse touchante…je suis dans cette période de trop: trop de travail trop de temps pour rentrer trop de tout et surtout pas assez de l essentiel. …comment se sortir de tout ça? J espère avoir ce déclic, ton déclic où ce jour de trop sera celui du renouveau….

  23. Touchantes ces histoires de vie. La vie quoi, et un quotidien pas toujours simple.
    J’ai 55 ans, j’ai été une maman seule avec 2 enfants et 24 h ne suffisaient pas.
    Mais si je peux me permettre, surtout il ne faut pas se relâcher, je sais c’est parfois épuisant.
    Dans quelques années, lorsque vos enfants seront devenus adultes, ils vous diront « Mille Mercis pour ce que nous sommes aujourd’hui, grâce à toi ».
    Alors surtout, dites vous que la Vie est belle, que vous vivez des moments si précieux avec vos enfants.
    Et Merci Elisa, à travers votre blog, vous donnez aussi du bonheur, continuez.
    Bonne soirée.
    Josette.

  24. Merci. J’aime beaucoup cette nouvelle rubrique!

    Signé une maman étudiante qui élève seule sa fille de 7 ans et qui voit très bien ce que peuvent être les difficultés dont vous parlez mais qui est à la fois heureuse et reconnaissante d’avoir une magnifique princesse à ses côtés à chaque instant de cette drôle de vie.

  25. Merci Elisa pour ce partage.
    Cette rubrique va définitivement me plaire.
    Je suis aussi depuis peu votre blog, et je rejoins « Mélanie », il s’en dégage un bonheur délicat, une simplicité douce qui fait du bien.

    Cet échange entre vous deux, il me parle, étant moi-même actuellement en pause professionnelle après 7 ans douloureux dans un boulot qui me faisait plus de mal que de bien, et au sortir de mon 2ème congé maternité. J’ai choisi de prendre plus de temps pour mes enfants mais la fatigue et la routine se sont installées au fil du temps, et l’incertitude professionnelle est angoissante au quotidien.
    Ces mots résonnent donc particulièrement en moi, alors merci de les avoir partagés, c’est un peu une lueur, un fil qui me permettra de rebondir pour quelque chose de mieux, en tout cas je l’espère.

    Merci !

    PS : oserai-je demander votre « truc » pour rendre vos photos si singulières ? Elles renvoient un certaine magie, c’est assez époustouflant ! Un traitement juste génial ! (Et votre Julot est aussi sacrément doué pour son âge, bravo à lui !)

  26. « Je vois moins de monde, je cuisine moins, j’ai moins de chose, je travaille moins et finalement je fais tout mieux. »

    C’est tout moi… Certaines personnes me font culpabiliser en me disant que j’ai u problème social, mais c’est si bon d’être au coeur de son foyer! ET ça me suffit!

    Merci <3

  27. C’est fou comme tu sais mettre les mots sur ce qui nous touche .
    Oui nous voulons être des supers mamans ,de bonnes épousés et des amis aidantes mais nous ne sommes que des femmes….

  28. Certainement plus âgées que la majorité de vous toutes, puisque la cinquantaine dépassée, oui mais de peu…
    Mon choix a été d’arrêter de travailler et de rester à la maison afin de profiter pleinement de mes enfants et de mon mari.
    J’avais pourtant un métier qui me plaisait beaucoup.
    Mes enfants sont maintenant de jeunes adultes et je n’ai jamais regretté mon choix.
    Je suis si riche de cette vie.
    Alors oui, bien sûr, il a fallu faire avec un seul salaire, pas un salaire énorme.
    Le matériel a bien moins d’importance que l’humain.
    J’ai choisi d’être et non pas d’avoir.
    Nous avons choisi, je devrais plutôt dire car cette décision se prend à deux.

    J’ai donc été mère au foyer et c’était chouette!!!
    Mon grand âge…me permet de penser qu’une femme ne peux pas tout réussir sur tous les plans.
    Sauf peut-être dans les magasines…
    Pour que l’équilibre soit là il est nécessaire de faire des choix.

    Elisa ton petit espace ici est une pure merveille, à l’image de la belle personne que tu sembles être.

  29. C’est vraiment très touchant, bouleversant de vérité .. On se sent moins seule aussi… Courage Mélanie, il te faut voir les jolis moments du quotidien, la vie file si vite!!

  30. Merci. Je découvre tardivement ce joli échange et j’en ai des frissons. C’est tellement touchant. Courage à toutes et merci Elisa pour ces photos et ces instants de vie qui donnent le sourire au quotidien et qui aide également à passer les tunnels…

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