Bonjour Elisa, j’ai découvert ton blog il y a peu et je suis devenue « addicted » et ce par l’entremise de ton compte Instagram. Tout y est plus joyeux, lumineux, coloré, gai, frais, chaleureux et humain que la vraie vie. Mais il est vrai aussi que lorsque l’on décide de mettre en lumière ce et ceux qui nous font chaud au cœur, il vaut mieux le faire au travers du prisme du bonheur. En cela merci.
Je te trouve admirablement belle, avec ou sans les kg dont tu peines à te débarrasser mais qui apportent tant de jovialité à ton joli visage. Tu représentes pour moi une femme épanouie et si pleine de grâce, sans doute sublimée par des yeux aimants et aimés se posant sur toi. C’est en tout cas ce que je ressens.
Je me permets à mon tour de prendre mon clavier électronique pour un petit « Chère Elisa ». Je n’attends rien de particulier, peut-être simplement une lecture et/ou une écoute virtuelle différente de celle que je reçois quand il s’agit d’évoquer mon « petit souci ».
Depuis 4 ans je bascule entre anorexie et boulimie. Je mesure 182 cm pour aujourd’hui 50 kg. Je reviens de loin, je le sais. Les mains tendues, et elles n’ont pas manqué, m’ont été d’un réel secours. J’ai laissé très vite de côté le pan médical et psychologique, pour me concentrer et compter sans vergogne sur le soutien de mes proches mais surtout j’ai eu et ai encore la stupide prétention que je peux m’en sortir seule, ou à peu près. Cette pathologie lourde de conséquences et longue dans son chemin de guérison (nb : autant d’années à remonter qu’il en a fallu à descendre) abîme aussi l’entourage.
J’ai perdu des amis qui ont craqué en cours de route, préférant m’abandonner « à peu près bien mais vivante » que m’accompagner morte. J’en ai découvert d’autres, intimement convaincus qu’on y arriverait « ensemble, c’est tout ». Ma fille, désemparée, est celle qui a alerté l’entourage familial, puis professionnel. Elle a su secouer et réveiller les consciences, en premier lieu la mienne, trouvant seule le mot sur mes maux. Elle a commencé à rechercher où sa maman pourrait être hospitalisée dans les meilleures conditions possibles. Elle m’a comprise sans qu’il me soit besoin de m’exprimer, autrement que par le mal que j’infligeais à mon corps.
Le pire ou le drôle dans tout ça, c’est que beaucoup de personnes s’imaginent qu’il suffit de dire « mange » pour que tout disparaisse, comme par magie, comme on efface un mauvais coup de crayon sur un Télécran. Dit-on à quelqu’un en surpoids « mais arrête de te goinfrer ! ». Non, je ne crois pas.
Il ne se passe pas un jour où je ne touche pas mes côtes le matin au réveil en me disant, ouf, je les sens, la peau, la graisse ne font pas barrage. Tous les soirs, je m’ausculte scrupuleusement pendant de longues minutes recherchant la maigreur parfaite résultat du jeûne que je m’inflige quotidiennement. Tous les jours j’avale des potions, des mixtures, des « trucs » pour parvenir à la sublime image dont je rêve et dont j’ai conscience qu’elle n’est en rien flatteuse ou attirante, juste alarmante. Le bonheur, Chère Elisa, de pouvoir enfiler un pantalon taille 12 ans (quand j’en trouve un avec des jambes assez longues…) est indescriptible.
Et l’autre versant, l’autre moi, l’ogre dévastateur qui prend le dessus et qui au lieu de me manger m’emplit de tout ce qui m’a manqué les jours ou les semaines précédentes. La honte de soi de se précipiter sur tout ce qui se mange, s’avale, se boit : gras, sucré, chimique, dégueulasse… et qui sera aussitôt vomi. Les larmes qui viennent parce que ça fait mal d’ingurgiter autant de saletés, chaudes, froides, crues, cuites, puis les autres larmes et les cris parce qu’on sait qu’on va se faire encore du mal à tout ressortir, d’une manière ou d’une autre. Se dire que non plus jamais, puis recommencer, encore et encore. Trouver des subterfuges pour que personne ne se rende compte de rien. Mettre la musique à fond, pour étouffer tout ce vacarme…
Et à côté de cela, paradoxalement, je suis gaie, enjouée, rieuse, plutôt bonne copine, gentille maman, amoureuse solaire, mais…
Pardon de m’introduire dans ta bulle enchantée pour te parler de cela, mais en me relisant, je sais que j’ai bien fait.
Mes mots confus n’attendent pas forcément de réponse, je sais que tu les as lus.
Je t’embrasse Chère Elisa Jolie.
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Chère C.
Merci pour tes mots, pour les poser ainsi, sans misérabilisme et avec toute l’humanité qui s’en dégage. Etre atteinte d’un tel mal est bien entendu dévastateur, mais il n’empêche l’ambivalence de la vie et toute la joie de vivre que l’on peut ressentir dans le même temps à travers certains de tes propos.
C’est ce qui fait la complexité de cette maladie, qui finalement est une pathologie « mentale » et par la même si complexe à mesurer et à soigner.
J’ai, comme beaucoup, côtoyée une amie qui s’est fait beaucoup de mal ainsi, pour elle, cette maladie allait de pair avec le besoin de contrôler, de se contrôler dans une vie ou tout lui paraissait hors de contrôle…
Mais bien entendu, chaque histoire est différente.
Je suis heureuse, si tu as trouvé un chemin qui peut te mener à une guérison voire un « mieux être », en effet je n’ai pas d’autre aide à t’apporter qu’une oreille attentive, mais sache qu’elle est bien là. Ton mal a besoin de l’aide de spécialistes formés et compétents, tu le sais.
En te lisant, je réalise aussi la chance que tu as d’avoir une fille aussi mature et aimante ainsi que des amis prêts à tout pour te soutenir.
J’espère que tu seras bientôt apaisée et que tu cesseras de t’infliger un tel choix, je sais à quel point ce chemin est difficile et je te souhaite tout le courage possible!
Je te remercie, pour toute cette gentillesse que tu m’envoie, alors que tu pourrais juste te contenter de parler de ce qui t’arrive!
Garde ta plume si vive et ton ton joyeux, j’attends, avec impatience, le jour où tu m’écriras que tout va mieux!
Enfin, j’en profite pour m’adresser aux toutes jeunes femmes qui me lisent, et je réalise chaque jour, à quel point les moins de 20 ans sont de plus en plus nombreuses ici!
Si vous ou une de vos amies semblent souffrir de symptômes proches de la boulimie ou de l’anorexie, aidez vous ou aidez la, en en parlant à votre entourage/famille. Ces maladies sont souvent des appels muets à l’aide!
LA LIGNE TÉLÉPHONIQUE « ANOREXIE BOULIMIE, INFO ÉCOUTE » EST À VOTRE DISPOSITION
0810 037 037 (NUMÉRO AZUR: PRIX D’UN APPEL LOCAL)
C. j’espère que certaines lectrices pourront t’encourager ou te faire part de leur expérience.
Je vous embrasse toutes bien fort où que vous soyez, quelle que vous soyez,
sachez que cette rubrique m’apporte beaucoup: je suis chaque jour de plus en plus touchée par ces échanges et ces partages de femme à femme.
Merci pour votre confiance.
MERCI.
A très vite!
Elisa
Chère C.,
tes mots sont si touchants, peut-être réalises-tu à quel point le fait de parler si simplement de l’anorexie peut faire du bien à d’autres ?
La société dans laquelle on vit projette tant sur nos corps de femmes, on subit tellement d’injonctions et la discrimination physique est bien réelle. Alors, est-ce si étonnant que nous en souffrions toutes, de manière plus ou moins profonde. Difficile parfois de rentrer dans une norme qu’on nous impose, et vouloir reprendre le contrôle des choses à travers un contrôle de notre corps peut sembler comme une solution, pourtant bien illusoire.
J’ai été très touchée par les mots si tendres que tu utilises pour parler de la beauté d’Elisa. J’espère que tu sauras aussi bientôt avec autant de bienveillance avec toi et ce corps qui t’as donné ce qu’il y a de plus beau, un enfant.
En te lisant j’avais juste envie de te prendre dans mes bras…
Il n’y a pas de mots de toute manière. Je le sais trop bien puisque ma soeur de coeur a souffert d’anorexie. Des années de psychanalyse pour comprendre la maladie et se comprendre Soi. C’est un long parcours. La maladie reste là tout de même au fond d’elle car elle a refait une rechute au décès d’un de ces piliers.
Je reste là si besoin mais il n’y a pas de mots juste une presence bienveillante toujours à son écoute.
C’est bien que tu puisses compter sur des proches. Il faut aussi que tu creuses vraiment sur ton rapport avec la beauté et le corps d’une femme. Pourquoi représentes tu la femme parfaite par cette silhouette si filiforme ? Pourquoi vouloir gommer tes formes ? … C’est tout un travail que tu dois sûrement faire avec des professionnels.
Je t’envoie plein d’ondes positives et toute la force nécessaire pour vaincre tes démons.
Des bisous
x LiLi Confetti x
Ah la vie est houleuse et douloureuse parfois.
J’ai accompagné ma sœur des années durant, hospitalisations, médicaments, thérapie.
Et puis…on a fini par gagner!
Tu la verrais maintenant boire un petit coup avec du saucisson!
Elle qui faisait les cent pas dans sa chambre d’hôpital, fenêtre ouverte en plein hiver pour « brûler des calories »
Elle qui ne voulait plus vivre et qui a maintenant donné la vie, 2 fois.
Tu vas y arriver, c’est possible.
Pour ma sœur c’est au moment où nous ses proches, épuisés au bout de 10 ans, avons dit stop, on peut plus, la tenir à bout de bras, retenir notre souffle à chaque coup de fil…au moment où mon frère lui a dit « tu veux partir? Pars, on ne sait plus, on ne peut plus »
Ces mots durs et désespérés ont marqué le début de la résurrection.
Comme un électrochoc.
Alors comme le dit Elisa si justement, chaque histoire est différente, c’était la nôtre et elle finit bien
Je te souhaite de tout cœur qu’il en soit de même pour toi
Je t’embrasse
Chère C.,
Je me permets de t’écrire ici pour te faire part de ma petite expérience. Je n’ai pas de conseils particuliers à te donner mais peut être qu’à travers mon témoignage, tu trouveras des pistes et du soutien dans ton calvaire.
J’ai toujours eu une image fausse de moi même, de mon corps. Mon père n’était jamais satisfait de moi, que ce soit physiquement ou dans tant d’autres domaines. A la vingtaine j’ai eu le malheur de rencontrer de mauvaises personnes qui m’ont agressée un soir d’été. Quelques années après ça, j’ai senti le besoin de contrôler mon corps et d’effacer toute trace de féminité. C’est bête mais je tirais une grande satisfaction à pouvoir me passer de manger et à maigrir. Mais ça n’était jamais assez bien.
Pour ma 1ère grossesse j’ai pris énormément de poids, tout le monde me disait que j’allais mettre du temps à les perdre voire même à les perdre tout court. En 3 mois j’ai perdu plus de 20kg et j’ai continué à perdre de plus en plus. Je faisais face à des problèmes de couple, a des problèmes professionnels et petit à petit je suis descendue sans m’en rendre compte à 45kg. Comme pour toi j’ai entendu tellement de remarques… »mange » « on dirait un fantôme » « tu n’as que la peau sur les os » « force toi à manger »…et je pensais la même chose que toi, personne ne se permettrait de dire à qqn de costaud « bah arrête de manger » On ne se rend pas compte comme il est difficile de prendre du poids. Au final les choses se sont plutôt arrangées pr moi côté poids. J’ai arrêté de me focaliser dessus mais je sens que c’est latent et qu’il suffirait d’un rien pour que Je rebascule. Ne plus manger, m’affamer me donne en qq sorte l’illusion d’avoir le pouvoir et le contrôle sur les choses. Et parfois je suis partagée, il y a cette ambivalence en moi…celle qui voudrait être pulpeuse et féminine, et celle qui veut être maigre pr ne surtout pas attirer l’attention et passer inaperçue.
J’espère en tout cas que tu vas continuer sur cette lancée et que tu trouveras comment briser ce cercle vicieux. Je t’envoie une tonne de courage et d’ondes positives! Belle et douce soirée à toi!
Chère C, je crois que tu as résumé en un très beau texte une maladie pourtant si sombre et dévastatrice. Et en même temps à travers tes mots j’ai l’impression que tu as déjà un grand nombre de réponses. L’anorexie m’a tenu bien mauvaise compagnie pendant des années ( je m’aperçois au moment où j’écris que je suis aujourd’hui incapable de dire combien alors qu’à une époque ce chiffre revenait comme un leitmotiv), j’ai connu les hospitalisations à répétitions, ces moments où la survie s’organisait au milieu du chaos, les innombrables consultations que j’ai si facilement caractérisées d’inutiles le jour où j’ai abandonné cette maladie. De longues années d’errance et puis une journée pour se débarrasser de ce fardeau. L’amour fou parce qu’il fallait bien une passion pour remplacer une obsession, et même s’il s’est avéré tout aussi destructeur , lorsque j’y ai mis fin l’anorexie n’est pas revenue. Me voilà aujourd’hui mariée avec mon vrai grand amour, et maman de quatre enfants (dont des jumelles :)), la vie est décidément surprenante et tourbillonnante, je suis sûre que ton optimisme aura raison de ces démons intérieurs….
Quelle honnêteté dans le regard que tu portes sur toi-même ! Tu avoues avoir laissé tomber le côté psychologique de ton mal et compter « sans vergogne » sur ton entourage pour t’apporter des conseils que tu sais ne pas avoir d’impact sur toi…. Mais pourquoi ?! Chercher l’origine de ton mal-être avec l’aide de professionnels ne peut qu’être bénéfique, et ton témoignage prouve que tu en es consciente… Tes proches, même avec la meilleure volonté, ne pourront pas t’aider sans s’abîmer ou se décourager… Pourquoi de telles références, quand, à 12 ans, on est une ado mal dans sa peau, complexée d’être trop maigre quand des copines ont honte du regard que les hommes portent sur elles et planquent leurs formes dans des vêtements trop amples… Ce fantasme de la fille pré-pubère cache une cause plus profonde qu’un idéal physique, et seul un thérapeute peut t’aider. Tu dis être une bonne copine, une gentille maman et une amoureuse solaire, et c’est déjà énorme !!! Il me semble, d’expérience, que ton cas n’est pas désespéré, et un bon thérapeute (hypnotiseur et comportementalisme) pourrait t’aider à t’en sortir plus vite que tu ne le penses (ou le souhaite ?). Il existe par ailleurs des centres de soins aux programmes intéressants, qui font appel à des danseurs, professionnels du théâtre, esthéticiennes ou costumiers, qui proposent des ateliers d’expression corporelle/danse/sophrologie qui aident à positiver et à se réapproprier l’image d’une féminité qu’on a déformée par un regard trop dur sur soi… Excuse-moi si j’ai l’air de te rudoyer, mais pour avoir travaillé longtemps dans ce domaine là, la lucidité de ton témoignage sur les internets ressemble moins à un SOS qu’à une demande d’encouragements… Tu n’es pas très loin de trouver tes solutions. Courage.
Bonsoir C,
Merci de partager avec nous un petit bout de ton histoire.
La vie est compliquée, dure, injuste, triste, courte…Et la vie est belle, dingue, surprenante, drôle, irremplaçable…
On se dépatouille dans ce mélange de bonheur et de malheur.
Ton témoignage m’a touché pourtant je ne suis pas concernée directement.
Mais je t’ai trouvé proche de moi, car nous avons tous nos combats, nos chagrins, nous avons tous des défis à relever.
Alors sache que tu n’es pas seule.
Je t’envoie un paquet plein de tendresse et de courage, ce ne sont que des mots mais ils sont sincères.
Claire-Lise
Merci pour ce témoignage… je ne suis pas concernée non plus directement… mais j’ai bien compris que cette maladie est très prenante et je crois savoir que de le dire haut et fort est déjà un signe vers du positif… Je te souhaite pleins de courage et une jolie vie !!!
Bonjour C.
Par amour, celui que tu as à donner ou celui que tu reçois, il faut te faire accompagner.
J’ai une expérience dramatique de cette maladie. Il faut te faire accompagner.
Tu sembles aimée et aimer.
Et avoir compris que ton mal en fait autant à ton entourage qu’à toi-même.
Peut-être faut-il décrocher aussi des endroits où la vie se montre « parfaite », quand on est atteinte d’un mal lié à une certaine idée de la perfection…
J’espère que tu trouveras le chemin.
Bonjour,
Pour avoir connu la boulimie ado, je suis très touchée par ton témoignage … Très touchée mais aussi un peu surprise : où as-tu vu qu’on ne reproche pas aux « gros » de trop manger ??? Que les gens bien-pensants n’estiment pas qu’ils font preuve de faiblesse psychologique et qu’il leur suffirait d’arrêter de manger pour maigrir ??? Le jugemement porté est tout aussi violent !!
Ce qui est certain c’est que ces comportements sont de véritables maladies. La première étape pour s’en sortir ? Accepter cet état et donc demander de l’aide à des gens compétents. Comme tous les malades, j’ai louvoyé pendant quelques années, je me suis trouvé des prétextes, je me suis construit seule des « protocoles » de traitement, … Bref, comme tous les malades souffrant d’addiction – la boulimie et l’anorexie étant des formes d’addiction – j’ai triché avec moi même pour me faire croire que je luttais tout en sachant très bien au fond de moi que ce n’était pas la solution. Et un jour, j’ai accepté de m’en sortir vraiment et je me suis faite soigner …
Les encouragements de ton entourage ne pourront rien pour toi. Ils masquent ta douleur pour empêcher TA prise en charge par TOI.
Je sais c’est dur ce que je dis. Mais l’anorexie, la boulimie et la co-dépendance sont des maladies compliquées. Le partage d’expérience, les groupes sur le modèle des alcooliques anonymes sont d’un grand soutien. Qui mieux qu’une ancienne anorexique peut te comprendre ? Je dis ‘une’ car malheureusement ce sont les femmes qui sont touchées en majorité.
Contrôler son corps et son poids ne permet pas de contrôler sa vie, son enfance, la vie des autres. Mais ça en donne l’illusion.
Il te faudra du temps et du courage pour lâcher-prise.
Bien sûr que les personnes en surpoids entendent ‘arrête de te goinfrer’, certaines n’osent ni manger, ni boire en public.
On m’avait dit qu’on ne guérit jamais de l’anorexie – je ne sais pas si c’est vrai mais je sais qu’on peut l’étouffer – avec une couverture bien douce d’amour . Pour ma part je crois que ce qui m’a guérit c’est de me sentir exister autrement. Au fond de nous on connaît le moyen de s’en sortir. L’anorexie est un suicide très lent. Est-ce la mort que tu cherches ? Est-ce toi, ton âme que tu cherches en retirant ton enveloppe charnelle ? Je souhaite que les réponses viennent à toi et que tu puisses avancer. Tu sais, je garderai en moi une envie d’être mince à vie, on peut être mince et fit de nos jours, je suis sûre que tu aimerais ton corps aussi ainsi. Remplace le contrôle de tes calories et de ta faim par du sport et la recherche d’une alimentation saine.
Tu as commenté en même temps que j’écrivais. Toutes les deux on parle de ce droit d’exister. Je pense que c’est un point fondamental.
Je ne sais pas pourquoi je me sens légitime de commenter ici pour une fois… Peut être parce que j’ai eu une « petite »période d’anorexie / boulimie… Je revis dans res mots, ce plaisir de sentir ses cotes… ou le plaisir de se dire que ha… enfin on regrossit (j’ai toujours été hyper lucide sur cette maladie). Je ne me suis pas fait suivre parce que… Quand je suis allée voir une psy, sentant que je glissais Inexorablement contre quelque chose que je ne pouvais maîtriser… Je n’avais pas perdu « assez » pour elle. La fois suivante, elle a oublié mon rendez vous…bref. Donc donc, pour moi ca a été 3 choses: me rendre compte que j’étais sureffisciente et que cela me rendait hyper sensible (à tout hasard lit un ou deux bouquins sur le sujet au pire t’auras perdu 2h) / améliorer l’image physique que j’avais de moi même (un jeu: arrêter de se comparer aux magasines, mais se comparer aux vraies personnes! Tous les jours prendre une personne et se comparer et se trouver 1 qualité que l’autre n’a pas, puis quand c’est facile, 2,3,4 choses…. Un sourire, un regard, un orteil… 🙂 ) et last but not least: avoir le droit d’exister. Je crois que là se trouvait le noeud du problème. En cela des médecines parallèles comme la kinesiologie peuvent t’être d’une grande aide (séances dans les 50 /60 euros sur Paris) compter deux séances pour voir un vrai changement, c’est pas très long. J’ai compris pour ma part que je portais des choses de mes grands parents (que je n’avais pas connu). En espérant t’avoir fourni quelques pistes…. Je te souhaite une excellente journée.
Je sais que ce que tu traverses est très dur. Je suis moi aussi passée par là il y a quelques années. Ce qui m’a aidé à m’en sortir c’est d’étudier le mode de pensée qu’on a quand on a des troubles du comportement alimentaire. J’ai découvert qu’on pensait d’une manière tres » tout est blanc ou tout est noir », il n’y avait pas de place pour le gris. Si tu manges une glace c’est forcément que tu es une nulle et que tu n’as aucune volonté. Le monde est comme coupe en 2. La réalité c’est que c’ est ce mode de pensée qui me posait problème. Le gris existe. Tu peux manger une glace sans pour autant être une nulle qui n’a pas de volonté. C’est normal de manger de temps en temps une friandise qui te fait plaisir. L’autre aspect que je te conseille d’investiture est ton rapport à la mère car bien souvent on veut rester ultra maigre pour rester une enfant parce qu’être adulte nous fait peur.
Voilà , j’espère que ça peut te donner quelques pistes de réflexion. Et je te promets ,on peut s’en sortir, tu y arriveras! Accroches toi!!!Courage!!!
Je crois n’avoir jamais laissé de commentaires sur un blog ou autre chose.
Tout comme je ne parle plus de ces années (5/6 ou plus je ne sais pas ) passées à compter, peser ce que je mangeais. Bon nombre de mes amis ignorent ces 5/6 mois passés à l’hôpital où le but n’est pas de guérir mais de vous faire retrouver un poids « normal ». 2 semaines après le sortie j’avais déjà replongé (d’une autre façon cependant, les rituels n’étaient plus les mêmes mais le contrôle était là)
Je ne sais plus non plus ce qui s’est passé, à quel moment je me suis autorisée à sortir, à quel moment j’ai repris confiance en moi, à quel moment j’ai accepté à nouveau des rdv amoureux (mon précédent compagnon avait soutenu l’hospitalisation, pas le retour à un quotidien rythmé à nouveau par des pesées, des exercices, des refus de restos etc. Il a eu bien raison !)
Bref un jour mes règles sont revenues (ma gynécologue disait que c’était parce que j’allais mieux dans ma tête), je suis tombée enceinte, j’ai eu très peur : allais-je accepter cette prise de poids, est-ce que j’arriverai à manger suffisamment (je n’ai jamais fait de crises de boulimie) mais du jour au lendemain j’étais guérie.
Bon je ne conseille pas une grossesse à chaque anorexique ! Ce que je retiens c’est qu’on peut s’en sortir. 2 ans après il me reste même des kilos de grossesse et bien oui je préférerais les perdre mais oui j’ai aussi retrouver le plaisir de manger et je ne veux plus m’imposer ces frustrations (5 ans de soupes , yaourts et pommes ne me disent plus rien !)
Je raccourcis il y aurait beaucoup à dire et je suis brouillon mais juste on s’en sort. Je ne sais pas si je dois dire merci à la médecine du travail qui m’a arrêté, au médecin bienveillant qui m’a reçu, à l’hôpital St-Anne, à mes différents psy ou juste à moi
Bonjour C.,
Ayant moi-même eu plusieurs épisodes boulimiques et anorexiques il y a longtemps maintenant j’ai quelques constats à partager, en espérant qu’il te seront (un peu) utiles.
Le premier est que les désordres alimentaires comblaient dans ma vie des manques qui étaient bien réels. Travailler à faire disparaître ces manques a eu son effet sur les symptômes.
Le second constat est que le sport est un excellent levier. Et je parle en ex-ado sédentaire jamais-sans-mon-livre-ok-marcher-je-veux-bien-mais-pas-suer-c’est-dégueu. Quelle erreur ! Certes l’idéal est de se faire coacher par un proche pour se mettre au sport, et les débuts sont peu gratifiants. Mais ils ne durent pas et ensuite bonjour endorphines, pensées légères et jolis muscles. Tu retrouves ce plaisir à agir sur son corps, à le contrôler, mais il n’est plus mortifère, au contraire. Et au passage, quand tu as des rechutes – car ça arrive toujours, et c’est normal – et bien au lieu de vomir tu attends que la crise passe et après tu vas courir.
Mes conseils sont sans doute un peu simplistes mais je m’en suis sortie comme ça. Dix ans plus tard je ne vide plus les frigos mais je cours, je nage quand il fait beau, je fais de la gym et ça fait toujours autant de bien… En plus la prescription fonctionne pour tout type de problème.
Tu tiens le bon bout, continue ta route. Tu verras que finalement elle ne sera peut-être pas aussi longue ni aussi désagréable que tu le redoutes.
❤️ Merci. Vous êtes admirables de bienveillance. Je vous embrasse toutes.
C.